31 mai 2005
28 mai 2005
salon de coiffure L'Amitié
Hier, face le salon de coiffure « L’amitié » à Pantin, des bouts de La Bohème et des bouts de Rigoletto. Je connais pas Pantin, c’est la première fois que j’y allais pour autre chose que la tombe de mon père au cimetière parisien. Il y des minuscules tobogans en plastique avec des enfants dessus devant la salle de concert, on fond ce soir et les petites bouteilles d’eau sont chères au kebab d’en face à l’entracte. Il y a un truc extraordinaire à Pantin, à onze heures du soir il y a encore trois boulangeries ouvertes aux Quatre Chemins, j’achète du pain tunisien avant de reprendre le métro pour Blanche et du coup dans mon enthousiasme j’en ai même achété trop il faudra en jeter, ils n’ont plus qu’à rajouter un marchand de journaux ouvert après minuit et je me dis qu’on pourrait tous s’y installer, aux Quatre Chemins. Après une nuit courte, toutes fenêtres ouvertes et draps par terre, la lecture de ce samedi matin au livre des Prophètes, Jérémie, quelque part en chapitre XVII : « Il sera tel un arbre planté au bord de l’eau et qui étend ses racines près d’une rivière : vienne la saison chaude, il ne s’en aperçoit pas, et son feuillage reste vert ; une année de sécheresse, il ne s’en inquiète point, il ne cessera pas de porter des fruits ». En attendant, pour l’instant, moi ma poitrine se couvre de poils blancs, il faudrait qu’un jour on fasse enlever ce miroir dans le couloir. Comme tous les matins en ce moment, je réveille C. en lui marmonnant dessus, chabbat chalom j’y crois pas je suis sûr que tu me piques des livres dans ma bibliothèque et que tu les vends, chien, je sais que la vie est chère mais quand même, il me dit mais non je t’assure tu rêves cherche bien tu vas les retrouver mais ce matin je suis plus énervé que d’habitude, je me suis réveillé en me disant mais tiens c’est vrai j’y pense il manque aussi tous mes Larbaud et comment je vais faire, ça me rappelle quand j’étais persuadé que la femme de ménage de ma mère me piquait toutes mes chaussettes dans le panier à linge et ça me rendait fou.
27 mai 2005
à l'étouffée (My generation)
25 mai 2005
Cas 05-002720, Kent, 2005
National Missing Persons Helpline All calls are confidential
j'ai peur de l'été
ce n'est pas la neige
24 mai 2005
quelles infirmières bulgares ?
23 mai 2005
hippo blues
Journée imbibée de la bière de la veille à danser toute la journée, à chanter à tue-tête heureux comme un crétin en passant l'aspirateur et en mangeant des carottes, et ce soir, sans prévenir, internet souffle le froid en seulement quelques mots gelés, jetés de loin en pauvres rafales fatiguées, une gifle endormie indifférente et molle, glacée. Je vois pas bien ce qui peut me réchauffer là tout de suite : j’ai essayé toute la soirée de faire tourner sur iTunes une playlist de souvenirs encore bien crus, comme pour voir si le mix donne – c’est ça vas y fais-toi mal- complaintes chaudes, romances à deux balles et bouts de viande à l’étal.
Et ce soir le mix, impuissant à panser quoique ce soit, appelant encore et encore le refuge d’une épaule, ce soir le mix donne quelque chose comme : automne romain de rescapés des seventies / jérémiades de choeurs dégoulinants / « lalalala » comme sortis d’un vieux 45 tours des Jam / réverb de Gibson et voix tueuse d’une amérique verte et paumée / riffs qui tournent ronds et fiers plaqués sur une chanson de Joe Dassin / fish and chips dans un mouchoir de soie / les poupées d’Hans Bellmer qui se mettent à chanter/ Nina Simone revenue d’outre-tombe jusque dans la chambre d’un petit garçon terrorisé.
Je le remets dans l’ordre chronologique des sorties et je le mets bien en vue :
1973 Lucio Battisti : “La collina dei ciliegi”
1976 Lucio Battisti : “Dove arriva quel cespuglio”
1991 Bill Pritchard : “Anglesey”
1992 Morrissey : “You’re the one for me, fatty”
1994 Erasure : “I love Saturday”
1994 Erasure : “Blues Away”
1995 Aimée Mann : “No choice in the matter”
1997 Morrissey : “Roy’s keen”
1997 Miossec : “Salut les amoureux”
1998 David Gray : “Sail away”
2004 Antony and the Johnsons : “The lake”
2005 Antony and the Johnsons : “Hope there’s someone”
(live) Antony and the Johnsons : “Be my husband”
2004 Dresden Dolls : “Good day”
(live) Dresden Dolls : “Coin Operated Boy”
( Je pense à Tondelli qui repose dans un cimetière à Canolo. Tondelli, s’il avait pu, aurait inventé le blog comme personne, il est mort il y a quatorze ans. Tondelli avait réinventé la play-list, ces livres sont une play-list qui traverse toute les années 80 comme un filet tendu d’une rive à l’autre de nous. « L’abandon » et « Un week-end postmoderne », ses deux derniers livres, ceux qui nous ressemblent le plus à tous – prince du shaker, il avait tout compris de nos morceaux de vie en kaléidoscopes déboussolés - n’ont toujours pas été traduits ici. Ce jeudi à Florence auront lieu des rencontres « Tondelli et la musique », je pourrais vraiment pas y aller, alors si jamais vous y avez été je vous détesterai pas si vous me racontez.)
(Du coup je pense aussi à mes morts à moi et à l’hippopotame du zoo de Barcelone, celui qui avait froid et à qui on avait eu envie L. et moi de laisser une écharpe.)
22 mai 2005
Tant d'hommes (et quelques femmes au fond de moi)

21 mai 2005
fiumi azzuri e colline e praterie...

20 mai 2005
je hais les sms
parka d'éboueur
19 mai 2005
dîner de pâtes mortes
18 mai 2005
des couvertures sur la neige
perdu comme un cimetière de campagne
www.lesyeuxclairs-lefilm.com