19 mai 2005

dîner de pâtes mortes

Dîner chez R. Pendant que sous le regard du gros crapaud de bronze Judith et moi attaquons les artichauts brulés au four, R. est reparti en cuisine tenter de ressusciter un plat de pâtes mortes. Il revient dépité et se met à nous raconter des souvenirs anodins, consolation sur la mort des spaghetti. Au détour d'une phrase, voilà que ce malheureux dit "à Es Vedra" en passant, comme si de rien n'était, comme si on pouvait ne pas se signer en prononçant ces mots, comme s'il disait "au coin de la rue Damrémont". Plus tard, quand les poissons ont éteint la lumière de leur aquarium, R. joue une toccata de Bach sur son orgue trente pédales (oui oui, trente!) à en réveiller les voisins. Je demande à écouter le jeu d'orgue intitulé "voix humaine" puis celui qu'on appelle "voix céleste", mais, en fait, je suis déçu, c'est juste de la flûte et du flutiau, pédales ou pas. R. a un robot qui fait le ménage chez lui au rez de chaussée, mais il ne lui a pas encore appris à monter l'escalier pour nettoyer le premier, R. a une mare devant chez lui où il élève un poisson, R. a un vinaigrier et il fait la vinaigrette à la moutarde violette de Brive. Maintenant je rentre. Demain matin, nouveau rendez-vous à l'hôpital.