21 mai 2005

fiumi azzuri e colline e praterie...

Longtemps que Battisti et Mina ne tournent plus sur l’autoradio. Les jours bégayent, tout se bloque à nouveau. Ce matin, je me sens coincé ici. Envie des plaines embuées et des autoroutes d’Italie. Je voudrais pouvoir écrire comme quand mon père était encore là : comme continuer chaque jour de vivre à Florence, refaire en rêve le tour du jardin archéologique de Volterra, ou retraverser les villes du Pô. Un des derniers voyages avec lui : depuis une chambre d’hôtel standardisée, voir de vieux pigeons qui s’envolent au dessus du Santo. Même les poils de ma barbe sont en train de virer au blanc. Tout s’efface.
Je ne réalise même pas qu’Anna et Marcello sont eux aussi devenus vieux, et qu’ils ont sans doute oublié cette fin de nuit d’il y a douze ans passée dans la voiture à leur apprendre, parce que l’auto-radio ne marchait plus, à chanter à tue-tête « et quand j’ bande plus, ma bite touche mon cul, et quand j’bande mou, ma bite touche mes genoux ».