20 mai 2005

je hais les sms

Ce matin, on est réveillé presque avant l'aube par la sonnerie du téléphone fixe. C. a la gueule dans le cul comme jamais. On s'est couché à trois heures du matin nerveux, épuisés et amers. Au téléphone, c'est la voix enregistrée de l' opératrice de SFR je crois, ou de Bouygues Télécom, qui transmet d'un ton monocorde le SMS que R. a laissé hier soir. Je préfère la voix de R. je dois dire. Mais au réveil, en fait, je préfère encore pas de voix du tout. A quoi ça sert d'envoyer un SMS si c'est pour faire sonner quand même le téléphone ? Et puis sur mon portable ensuite, anonyme, un texto de la veille non signé, et qui dit "missing you". Je retrouve ma bonne humeur en même temps que je crois avoir décroché un nouvel admirateur inconnu. Mais vérification faite dans mon calepin, ce n'est pas ça du tout, juste un gentil message de P. qui n'est même pas pédé mais peut-être juste un peu déprimé. Et puis le téléphone fixe sonne à nouveau, c'est encore la dame enregistrée de tout à l'heure qui rappelle pour répéter son message, je lui dis mais écoute chérie tu m'as déjà appelé à l'instant mais elle ne m'entend pas, à l'heure qu'il est la pauvre elle doit être aussi au radar que nous. J'ai envie de retourner me coucher, ce vendredi commence pire que les autres. Mais je n'arrive pas à me rendormir : ce matin tôt, c'est déjà comme s'il allait faire très chaud.
Cet après midi, sur la ligne 47, au moment ou on arrive à Strasbourg-Saint Denis, la dame cachée dans le moteur articule consciencieusement "Les Gobelins" pour prévenir les voyageurs. Et puis bien sûr quand on arrive à Gare de l'Est, elle elle est déjà "Place d'Italie", bien qu'elle ait l'air d'être dans le même bus que nous. Je me dis que c'est peut-être la même qui nous a réveillé deux fois ce matin aux aurores. Je la comprends, moi aussi je suis fatigué.