28 mai 2005

salon de coiffure L'Amitié

Hier, face le salon de coiffure « L’amitié » à Pantin, des bouts de La Bohème et des bouts de Rigoletto. Je connais pas Pantin, c’est la première fois que j’y allais pour autre chose que la tombe de mon père au cimetière parisien. Il y des minuscules tobogans en plastique avec des enfants dessus devant la salle de concert, on fond ce soir et les petites bouteilles d’eau sont chères au kebab d’en face à l’entracte. Il y a un truc extraordinaire à Pantin, à onze heures du soir il y a encore trois boulangeries ouvertes aux Quatre Chemins, j’achète du pain tunisien avant de reprendre le métro pour Blanche et du coup dans mon enthousiasme j’en ai même achété trop il faudra en jeter, ils n’ont plus qu’à rajouter un marchand de journaux ouvert après minuit et je me dis qu’on pourrait tous s’y installer, aux Quatre Chemins. Après une nuit courte, toutes fenêtres ouvertes et draps par terre, la lecture de ce samedi matin au livre des Prophètes, Jérémie, quelque part en chapitre XVII : « Il sera tel un arbre planté au bord de l’eau et qui étend ses racines près d’une rivière : vienne la saison chaude, il ne s’en aperçoit pas, et son feuillage reste vert ; une année de sécheresse, il ne s’en inquiète point, il ne cessera pas de porter des fruits ». En attendant, pour l’instant, moi ma poitrine se couvre de poils blancs, il faudrait qu’un jour on fasse enlever ce miroir dans le couloir. Comme tous les matins en ce moment, je réveille C. en lui marmonnant dessus, chabbat chalom j’y crois pas je suis sûr que tu me piques des livres dans ma bibliothèque et que tu les vends, chien, je sais que la vie est chère mais quand même, il me dit mais non je t’assure tu rêves cherche bien tu vas les retrouver mais ce matin je suis plus énervé que d’habitude, je me suis réveillé en me disant mais tiens c’est vrai j’y pense il manque aussi tous mes Larbaud et comment je vais faire, ça me rappelle quand j’étais persuadé que la femme de ménage de ma mère me piquait toutes mes chaussettes dans le panier à linge et ça me rendait fou.