01 juillet 2005

counter terroriste

Je poste ces lignes depuis un autre pays, un pays où tout le monde a treize ans et j'ai peur. Cyber-salle de jeux en réseau, rue d'Amsterdam, ils sont quinze dans la salle chacun derrière son superbe écran Daewoo flambant neuf, et d'un bout à l'autre du sous-sol ils se parlent à voix haute sans se regarder, ils disent ok je me mets en counter terroriste, ils disent je t'ai niqué tu peux plus acheter de munitions, ils disent t'entends le bruit qu'ils font tes otages, ils disent hop j'ai tué quelqu'un je sais pas qui mais je l'ai éclaté. Au sniper et à l'arme lourde ils ne laissent derrière eux que terreur et désolation, ruines de mes rêves, démolis au bazooka virtuel, de pédophile inavoué - tendance Les Choristes -, gravats balancés sans égard sur mes fantasmes humides de cour d'école. Un petit tour chez Score Games, comme aujourd'hui, et plus un seul de leurs mollets mutants ne saurait plus m'attendrir, vous en connaissez une meilleure et moins chère vous de politique de prévention de la pédophilie, moi non je crois. Au final, ne surnagent de ce matin que quelques pauvres échos en é d'un jour de fight sans écrans interposés, des trucs pour les grands, du pour de vrai, du sang, de la chique et du mollard enfin : bagarre de chiens rue Damrémont ( hé pauvre conne c'est pas lui qu'a mordu en premier), cris en arabe dans le 31 à la montée ( non mais tu vas pas me prendre la tête avec ta poussette, je l'ai même pas bousculée), et la pluie qui va bientôt tomber.