17 juin 2005

le tronc et les branches

Vestibule de l’oreille, mouvements oculaires, toute cette rééducation, on me rééduque tellement de tous côtés que parfois on se croirait en Chine populaire, oui moi je veux bien, mais alors que cent fleurs s’épanouissent, et que les brocolis du self du boulevard Sébastopol cessent d’avoir cet arrière-goût de moules marinières. Peut-être que moi aussi, je devrais écrire une lettre à Dieu, comme celles que la poste israélienne reçoit par centaines chaque année et dont elle ne sait plus que faire, celles qui ont pour seule adresse « Jérusalem » mais les plus pointilleux mettent quand même « Mur des Lamentations ». Ou bien, simplement si je pouvais partir en vacances. Hier devant un curry chez Y., j’apprends que le président malgache est un grand industriel du yaourt, on parle des cotons de Tulear, ces horribles petits chiens blancs qu’on trouve partout là-bas, et des plages de Madagascar. En regagnant le boulevard on passe devant tous les magasins de perruques, de tresses et de faux ongles de ce coin du 10ème. En fait, j’ai cette envie d’un repos de jardins, de plantes et d’arbres. J’y pense à cause des perruques. Parce que oui, il y a cet arbre que dans d’autres pays ils appellent l’arbre du brouillard ou l’arbre de fumée mais qu’en France, comme on ne fait rien comme tout le monde, on appelle l’arbre à perruques, sans que personne n’ait jamais pris la peine de m’expliquer pourquoi. Et, une fois pour toute, par la pendaison de Judas, qu’on m’explique aussi les roses vifs ou pâles de ce bel arbre de Judée !! Ces rameaux tortueux dans lesquels les catholiques romains ont reconnu l’arbre du mauvais apôtre, de si belles fleurs pour un arbre à pendu, elles lui poussent directement sur le tronc et les branches, on dit même que ce sont les larmes du Christ. Moi j'ai mal aux pieds avec mes ongles trop longs, celui de mon gros orteil rentre dans la chair, en rentrant à la maison ça saigne même un peu.