09 juin 2005

pigeon au sang

Hier, il y a de la circulation dans Paris même dans les heures creuses de l'après midi : jour de poisse et de pigeons morts, rendez vous manqués, photocopieuse en panne, internet au ralenti. Les autobus sont pleins de poussettes hurlantes - mais faites les taire enfin dans vos bras, vos gosses, et repliez ces poussettes, ça fera un peu de place pour le vieux monsieur, là, au fond, debout, celui qui s'éponge le front avec du papier journal - les minutes qui passent, une femme hurle en portugais au chauffeur il ne comprend pas, et moi si le feu ne passe pas au vert je descends du bus par la fenêtre je pourrais arrêter un vélo qui passe et être à l'heure peut-être.
Le soir on est invité à diner chez A., elle nous raconte le poisson rouge décédé pendant qu'il était en garde chez le voisin et remplacé par un autre en cachette des enfants, j'imagine le voisin qui se traîne toute une chaude journée quai de la Mégisserie à la recherche d'un poisson qui ressemble au mort, les enfants, eux, trouvent que le voisin, il s'en est bien occupé, du poisson rouge, il a bien grossi, et puis il a repris des couleurs. Comme C. a trouvé tout à l'heure un billet de vingt euros sur le trottoir devant Sainte Elisabeth, pour rentrer on prend un taxi chinois. On lui dit Place Blanche il dit "Place Blanche c'est pas loin Moulin Rouge ??" on lui dit "oui oui c'est ça, pas loin Moulin Rouge", en descendant de la voiture je marche sur un pigeon écrasé dans son sang, rue Lepic.