15 septembre 2005

Orléans (like a hurricane)

Retour d’un week-end flamand humide et gris, jours de conjonctivite et de bronches crachées, jaunes et épaisses, et les médecins qui veulent à peine me soigner. Les yeux sales, je crache allongé sur le canapé. Toute cette humidité à la télé c'est pas très bon pour la santé. Depuis des jours, noyée dans son fleuve, cette seconde Orléans, une Nouvelle Atlantide métisse, ces accords de blues qui flottent épars et qui étaient une cathédrale, toute cette boue, tous ces rythmes engloutis sous les eaux, cette histoire qu’on a pas appris à temps à réciter, même quelques notes. La nuit je rêve d'une guitare aux cordes mouillées et pas un son n'en sort, ces stades entiers de réfugiés, ce désastre climatique sur nos airs du siècle passé, ces rues insalubres et englouties... Boire la tasse quand ce sont nos vies modernes qui jouent à appeler l’orage, partout sur terre rien ne nous préserve plus de ces jours de colère, pas plus nos iPods que nos ADSL illimités : on croyait pourtant qu’avec nos hélicoptères, nos ingénieurs de pointe, le progrès, mais il ne nous reste rien que nos écrans télé, ces images qui surnagent et laissent tout inondé. Dans la salle de bain et sur ma table de chevet, je n'ai que la serpillière et des kleenex, pour essorer.