01 juin 2005

compresse 23

La fête des voisins dans la rue en bas, genre baloche de quartier, je t’en prie s’il te plait ferme la fenêtre ça fait quinze fois qu’ils massacrent la même chanson on s’entend plus regarder la télé, je vois pas ce qu’il y a à fêter, d’ailleurs on les connaît même pas les voisins à part l’américaine au chihuahua du premier, l’autre jour j’ail failli l’écraser le chihuahua, tu crois que c’est lui qui chie partout devant l’entrée, on aurait du la signer leur fameuse pétition de quartier contre les crottes, la dernière fois j’en avais plein les chaussures en arrivant au travail. Mais quand la fatigue et les nerfs du jour te laissent sans sommeil, il y a encore un programme à la télé quand ils arrêtent de chanter en bas, un revenant blafard à la télévision (c’est Daniel Darc, le pauvre il a pris un coup dans le chou, mais toi aussi tu sais ) qui déclame le psaume 23 sur Arte, et tu as envie qu’il s’arrête jamais, que ces images brouillées restent à l’écran et que les mots du roi d’Israël tournent en bouclent en un remix sans fin, c’est comme un chiot qui te lèche pour panser tes blessures, l’eau tiède que tu fais couler sur ta joue après t’être coupé en te rasant, une compresse d’herbe fraîche. Psaume de David, télévision nocturne, une couronne apaisante, un hip-hop de consolation…
Mais Arte n’a pas que ça à faire de rester là à te consoler toute la nuit et les programmes finissent par s’arrêter, je dis à C. tiens passe moi donc le synthol, mais le synthol, je peux vous le dire, c’est moins bien, cette nuit j’ai comparé.