19 juin 2007

Rien que de l’eau.

Paris qui a sa gueule d’après gueule de bois, la France qui a un nouveau chef du personnel, et moi qui attend mon RMI, mon dieu, cette musique grecque va me tuer, j’aime tellement ça mais je sais que ça va me tuer.

Dimanche sous la pluie, avec P., Saint François-Xavier, « Les chansons d’amour » de Christophe Honoré, à te scotcher à blanc devant l’écran en couleurs, ce mec fait des films de plus en plus beaux à chaque coup, il va falloir qu’il arrête c’est plus possible, son film là je vais aller le revoir quinze fois, comme s’il savait pas que j’ai pas l’argent pour. Je vais y aller et y aller, pour chialer encore, chialer toute l’eau qui me sortait plus, inonder mes yeux restés trop secs, ça fait tellement d’années.
A la fin de la projection, la Pagode est sous la pluie, le joli projectionniste est monté sur le toit, sans qu'on sache pourquoi. Ce film de lits échangés, de cimetières, de filles et de garçons mélangés sous les draps, de grands boulevards et de reproches de fantômes, bourré à ras bord de chansons de deuil et de séduction, comme celui que je voulais faire il y a quinze ans. Mais je n’ai plus jamais touché une caméra, c’est de famille, mon père aussi c’était comme çà.
P. et moi on prend une 33 export au Jean Bart, mais les mots ne viennent pas. Dans le métro, cette fille moche avec son rat partout, dans les cheveux, et au ras de sa minijupe.