19 juin 2007

Mir(âges)

Un samedi soir, misérable élection de la bear family, rue Duhesme, mais cette fois, pas comme il y a deux ans, il n’y a pas que le vert, d’arbre électrique, le palmier orange marche aussi, ils sont deux, plantés là bien droit au milieu près du bar, cette salle des fêtes rendue si belle par ces palmes qui nous éclairent, si improbables qu’on grimperait presque pour y cueillir des dattes, Roger please prends moi une photo, je grimpe au vert, tu montes à l’orange... C'est Ouarzazate à Guéret, un mirage à jeannettes au fin fond de Paris... Ça finit en un petit déjeuner enchanté, rue Ordener, autour d’un tonneau en bois, croque-monsieurs, bières, crèmes et croissants, il y a R., N. et son intello des back-rooms, et puis Soissons et son meilleur ami, et en un coup de taxi un bel atterrissage au matin dans une rue déserte du septième, sur une promesse de se revoir.

Le temps qui coule en plein sur ta gueule, cette chanson des Rita qui m’entête / tout a changé, tout est pareil… en deux jours tout m’était revenu de ma vieille ville, traversée la veille à l’aube après une soirée épouvantable, une si belle prise de tête avec W. au Diable des Lombards qu’on a cru voir les entrecôtes voler au dessus de la table du dîner, et qu’après une cuite au D. j’ai marché sur la Seine au Pont des Arts comme on marcherait sur l’eau, comme la samaritaine oubliée, un miracle du petit matin, le ciel de Paris, et en miroir le vieux fleuve, juste la tronche de nos âges à tous, nos années et nos jours depuis Térah et Noé, avec l’eau qui s’enfuit, là, sous nos pieds.