22 juin 2007

California Dreamin'

Au bout de la route du 38, après les sound-systems sur le trottoir devant chaque onglerie africaine du boulevard de Strasbourg, en tournant le long des Récollets, je me souviens de quand le couvent avait brûlé et que j’étais à l’intérieur, puis des Anges mis dehors, par la force… et encore avant, de ce vieux concert des Béruriers, qui chantent masqués sur un podium, devant la gare, au temps des dinosaures. Avec R. et le petit basque, en bas du square, moments estivaux équivoques, écouter une chorale de filles pédés et de garçons lesbiennes menés par une chef de chœur qui danse la capoeira, après il fait déjà nuit et place de la République ça sera indigestion de kébabs de dinde pour tout le monde, tant et si bien que le petit basque en tombera malade, un peu plus tard. En s’enfonçant plus profond dans le Marais intérieur, au F., on retrouve petit monstre et son mari de cinéphile à besaces, celui qui me traite toujours d’idiote, et les garçons parlent de cinéma, dans la rue. Petit monstre, brave garçon, s’absente pour montrer leur chemin à deux sexagénaires américains aux cheveux rouges et argent, ceux qui nous ont demandé sans rire si on était pas californiens, genre bonsoir on est deux vieilles folles perdues, vous êtes pas californiens, par hasard ? Je m’inquiète de pas avoir de nouvelles du garçon dé-permanent, celui qui passait son IRM du cerveau, ce matin. Le vent s’est levé, la nuit est longue, ce soir c’est fête de la bière, en quelques minutes il est six heures du matin, taxi chinois.