21 janvier 2009

Chocopolis

Retour de Chocopolis, la tête pleine d'images échappées d'un lecteur DVD et d'un robot mixeur Philips acheté sous la neige et le verglas : Nino Castelnuovo faisant ses adieux sur un quai de gare normand, Donovan et sa flûte marchant devant les rats, et surtout la cuisine de P. repeinte à coup d'un litre et demi de soupe éjaculée d'un blender qui explose, jaillissant, enthousiaste, petit geyser électroménager de fenouil au vermouth. C'est qu'une année nouvelle ça s'arrose tout janvier, alors un jeudi soir on se dit tiens c'est vrai après tout, puisqu'on est invités, un beau film en noir et blanc sur la solitude et le suicide, quoi de mieux pour commencer l'année, mais après la projo, au Flagey, il y a quand même du vin blanc pour tout le monde et des crackers au gouda, faut pas déconner, le suicide c'est bien mais les crackers au gouda c'est mieux encore, pis c'est Chocopolis et il fait froid dehors. La femme de ménage s'est cassé le pied et ne vient plus à l'appartement, dans les rues les trams sont sales et les Thalys en retard, mais en 2009 je suis passé des Xanax blancs au Xanax roses, c'est comme le passage à la couleur, et puisque Dieu est grand même quand il y a plus rien à la télé, on trouve encore de la Duvel au Belgica, et des amis qui répondent au téléphone quand on veut aller partager un couscous. Passés l'épiphanie, la galette et les couronnes, il y a pas que le sapin qui ait la gueule de bois, P. est roi et je suis reine, et je suis pas sûr que ça me change vraiment.